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D’un revers historique. Phénomènes de dérèglements et crises

Professeure : Anne Bariteaud 
Spécialité du cours : Histoire de l’architecture et du design 
Atelier théorique 
Activité obligatoire
Semestres 5 à 10
Durée : 2 h 00 par semaine
Calendrier : mercredi matin


OBJECTIFS
Partant de l’actualité (sanitaire, politique, climatique, sociale, scientifique et économique), cet atelier théorique met en perspective l’organisation des systèmes vivants. L’appropriation d’outils théoriques et de références historiques dans les champs de l’architecture, du design et du paysage, peut s’opérer au travers des sujets de société actuels. Dans ce mouvement à rebours l’Histoire essuie les revers. Environnement, déchet, industrie, globalisation, inégalités, notamment, bien plus que des concepts sont des réalités tangibles, qui ont évoluées au cours des décennies. Porteuses d’un sens que l’évolution contemporaine ne cesse de rendre plus important, ces problématiques ouvrent aux périodes qui nous ont précédées et donc aux formes générées en architecture, design et territoires pour y répondre. Alors qu’une terminologie a semblé émerger récemment, par exemple en design : social design, co-design, et surtout speculative design fondé sur des scenarios futurs.  

Constituée d’évènements parfois considérés comme négatifs ou problématiques, l’Histoire n’est pourtant pas ce long développement homogène ponctué de grands modèles culturels, mais un terrain de débats que les élèves seront invités à soulever par le biais de connaissances que nous rechercherons ensemble. Encourager l’analyse et la prudence face au discours téléologique fondé sur la notion de progrès et de sa définition fixée par ce que l'on a longtemps appelé l’Occident, nous permettra de décentrer le regard porté sur l’architecture, le design et le paysage, de la fin du XIXe siècle au début XXIe siècle, y compris hors de l’Europe et des États-Unis d’Amérique, fouiller dans les marges et de multiplier si possible une variété hétéroclite de repères et de nuances.

CONTENU
A l'aune de phénomènes de dérèglement et des crises, nous étudierons l’impact de la Révolution industrielle sur les espaces, sur leur occupation, les échanges, les matériaux de fabrication ou de construction, l’incorporation de la nature, la structuration sociale, et les modèles empruntés aux systèmes vivants pour trouver des solutions. En lien avec des facteurs écologiques, la question centrale du cours consiste à comprendre les enjeux et les discours sous-jacents aux modèles du design et de l'architecture qui déterminent le devenir des formes. Pour tenter d’y parvenir on peut d'abord s’enquérir des conditions de production et s'interroger sur les possibilités et la pertinence du faire de nos disciplines. A partir des questionnements sur la nature des relations entre formes et usages du monde, nous parvenons à ce surplus négatif dont la société de consommation est héritière : les bidonvilles, les matériaux de récupération, la réhabilitation des friches, l’appropriation, le détournement de l’obsolescence. Notre travail cherchera à développer au moyen de formes, maquettes, textes, assemblages ou toute autre manifestation, une question centrale : comment réinvestir les matériaux et les espaces pour échapper à la saturation ?

MÉTHODE
En partant de supports de documentation variés, les élèves sont amenés à étudier de façon autonome les thèmes que nous répartirons sur l’année. Des textes, films, dossiers, images, références, doivent fournir à l’élève un horizon théorique et critique sur des facteurs qui entrent en jeu dans la pratique du design et de l'architecture. Les contenus, images et recherches collectives seront versés dans une base commune du cours. Au premier semestre un travail par groupes, en partenariat avec un élève de master « Design et Territoires », sur un sujet qui les préoccupera, visera à créer une entraide par l’enquête et donc un pont entre DNA des 3ème année et recherche en Master.

ÉVALUATION
Présence en cours obligatoire, participation en classe, recherches personnelles et collectives. Mise en forme de ces recherches à présenter au fur et à mesure, chaque semaine. Présentation chaque semestre d’un bilan de ces travaux ou d’une réalisation plus approfondie : choix libre de l’élève (exposé, objet, poster, carnet, performance, forme hybride, création sonore, dessins, etc.).

Légende : Boubacar Touré Mandémory, Sans titre, Rufisque (Sénégal), photographie couleurs avec un objectif “fish eye” redressée par retouches numériques, dans le cadre de l’atelier dit “de sensibilisation” et de formation : « Regard sur la ville de Rufisque », 2015