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Arts / Pratiques situées

Professeur·es : Christophe Domino, l'ensemble de l'équipe pédagogique impliquée
Spécialité du cours : Séminaire de réflexion commun 
Séminaire 
Activité obligatoire
Semestres 7 à 10
Durée : 9 h 00 
Calendrier : 3 séances de 3 h 00 par semestre. Programme de rencontres, conférences, présentations et/ou événements sur calendrier. 


OBJECTIFS
Le cycle Master Art se dote avec le séminaire de réflexion Arts/Pratiques Situées d’un espace partagé entre élèves, enseignant·es et intervenant·es extérieurs. L’enjeu en est l’orientation concertée du DNSEP-Master Art en particulier, mais aussi du Premier Cycle, en prenant appui sur l’ensemble des propositions pédagogiques portées par l’équipe, et leur développement au sein des enseignements vers l’idée d’autant de types de « situation » —de situated practice, selon une formule en usage dans le monde anglo-saxon— qui trouvent écho aussi en design, quand les milieux de vie, architecturaux et sociaux, urbains et non urbains, sont centraux (approches design-territoire et design sonore). La préoccupation pour un « art situé » est formulée en écho à la scène active de l’art contemporain, au sein et au-delà d’une étroite scène de l’art contemporain qu’ont balisé le monde institutionnel de la culture et le marché. Elle est associée aux formulations, aux régimes esthétiques, aux domaines, disciplines, savoirs, pratiques et formes les plus ouvertes. L’enjeu est d’accompagner le travail des élèves dans une prise en compte élargie de la nécessité de se situer, c’est-à-dire d’entretenir très tôt, dans la genèse des travaux, pièces ou œuvres, l’expérimentation concrète comme la réflexion critique sur les conditions de présentation, de divulgation, de diffusion, de manifestation publique des œuvres dans les contextes qu’elles se donnent. Il s’agit donc de prendre en compte une extériorité au travail, en pleine conscience de ses enjeux propres dans un monde social et culturel en transformation, tourmenté, inquiet.  
 

CONTENU
Sans s’enfermer derrière un mot d’ordre artistique ou un régime normé de l’œuvre, il s’agit de réfléchir aux moyens qui participent aux décisions et déterminations conscientes ou intuitives des postures et des attitudes, de nourrir l’aptitude des élèves à situer leurs gestes, par des œuvres qui loin de pousser hors-sol, relèvent plutôt d’une sorte de permaculture. Et ainsi construisent au cœur-même de leur développement, pour prolonger la métaphore bio-botanique, leur umwelt, leur environnement immédiat comme leur contexte écologique le plus large. Les interventions et rencontres montrent aussi comment la prise en compte des situations de monstration leur apparaît comme une nécessité, comme en écho à un grand nombre d’attitudes d’artistes aujourd’hui actifs. On y verra parmi d’autres motivations le signe d’une volonté de reprendre en main le rôle du curating, porté aussi par l’engagement fréquent des artistes dans leur organisation comme avec les artists run spaces, espérant ainsi échapper à l’emprise des modèles institutionnels ou commerciaux. Et cette volonté comprend le souhait voire la revendication de situer aussi leur travail d’artistes dans des contextes ouverts, non-artistiques, dans l’espace public et social : d’articuler une position (engagée ou dégagée, il n’y a pas de mauvaise position, sauf incohérente), d’ancrer leur geste dans le champ élargi des conditions sociales, culturelles et politiques contemporaines. 

MÉTHODE
En complémentarité avec l’organisation qui favorise les « situations » au sein des enseignements, cours, ateliers, workshops, ARC, Art/Pratiques situées dessine un axe et une problématique pour un travail de recherche, séminaire à mener collectivement sous forme à inventer, comme lieu de rencontre et de confrontation ouvert vers l’extérieur (invités, déplacements, « situations »). Les propositions visent à construire des « situations », par la diversité des lieux et types d’accrochage, et plus largement par l’ouverture sur d’autres formes de diffusion plus justes pour la diversité avérée des pratiques des élèves. Ainsi la vidéo, les installations —plus technologiques, plus sculpturales—, les pratiques performatives, les formes variées de l’édition, les propositions à consistance sonores, les pratiques aux prises avec le réseau Internet, parmi tant de possibles demandent des approches exigeantes, en terme d’espace physique ou de moyens techniques et matériel déjà présents souvent dans l’école, et de conditions d’expérimentation et de réalisation. Ouvrir les possibilités de donner une consistance plus complète à ces expériences en sortant autant que nécessaire de l’école, cultiver les partenariats autour de l’école (lieux d’exposition, salles de représentations, espaces publics) : l’école doit favoriser ces projections vers ces « situations ». 

DÉROULÉ PÉDAGOGIQUE
Un calendrier de rendez-vous, visites et déplacements sur sites et invitations d’artistes et de personnalités s’inscrit dans la trame des enseignements, sous des aspects concrets concertés. Il doit tenir compte des phases obligées (mémoire ; voyage/stages ; préparation du diplôme), en composant à partir des expériences passées comme de propositions nouvelles. Il prend forme d’un agenda construit et coordonné de rendez-vous mensuel, associant temps de présentation et d’échanges par et avec les élèves, et d’invitations ciblées associées à des conférences et rencontres. Le séminaire commun pourra aboutir à une production annuelle (événement, édition). Les questions envisagées sont ouvertes, comprenant l’histoire de l’exposition comme médium, les formes d’art contextuelles, in situ, de la critique institutionnelle, des arts d’intervention et des figures de l’artivisme, la sociologie du travail et sur le travail artistique, l’intérêt pour la pensée économique, scientifique, écologique et sociétale, l’actualité des expositions et des débats d’idées, le partage d’expérience d’artistes et d’autres agents du champ de l’art.  
 

ÉVALUATION
Assiduité et pertinence des participations aux différents temps du séminaire. 

SAVOIR-FAIRE ATTENDUS
En favorisant les expériences « situées », il s’agit de préparer non pas seulement au diplôme (expérience située s’il en est !) mais à alimenter tant l’autonomie que la faculté d’inscription des pratiques des élèves et des diplômé·es, quel que soit le champ dans lequel ils et elles inscrivent leur devenir. 

Légende : Christian Boltanski, Misterios, 2017. Installation.